Christian de Bray

 
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Claudine de Bray


Avec Christian, Diane, Marjolaine et Raymond Cunin, Jean-Michel Van Cottem


11 juillet
Arrivée à Shangaï, après escale à Pékin. Le premier contact avec la Chine est un « garde chiourme » super énervé, qui s’excite pour que le groupe « transit » fasse les formalités d’arrivée pendant le bref laps de temps de l’escale.

A Shangaï, Christian et Diane nous attendent à l’aéroport. Trajet interminable en bus, puis en taxi, pour arriver au Nanjing Hôtel, près de Nanjing Dongleu, la principale artère commerçante. Première surprise, sommes-nous bien en Chine ou dans une ville américaine ?
Des gratte-ciel en construction partout, ainsi que de gros travaux d’infrastructure.
Il fait assez chaud, mais surtout très humide. L’hôtel est un 4 étoiles digne des meilleurs hôtels occidentaux. Une jeune groomesse chinoise à gants blancs ouvre la porte chaque fois qu’un client entre ou sort de l’hôtel.

L’après-midi, nous, nous contentons de prendre le pouls de la ville en nous baladant sur le « Bund ». Nous prendrons le bac populaire pour traverser la rivière Huangpu et nous irons dans le parc qui est sur l’autre rive, à Pudong, flâner, regarder les bateaux et observer les promeneurs chinois.


12 juillet
Nous sommes confrontés au premier petit déjeuner chinois. Manger des plats chinois cuisinés le matin ne nous emballe guère…
Ensuite nous partons en train (siège mous, wagon climatisé) pour Suzhu la Venise orientale, connue pour ses canaux et ses anciens jardins de lettres.

Petite ville aux rues ombragées faisant un peu penser au midi de la France. Premiers pousse- pousse, ou plutôt tire-tire, puisque le conducteur pédale devant.

L’après midi, nous allons voir le jardin du Maître des Filets. Nous y retournerons le soir, pour un spectacle qui donne un aperçu de théâtre ancien, danse, musique, opéra, etc… dans différentes pièces de la très belle maison et dans les jardins.


13 juillet
Le niveau des eaux ne nous permet pas d’aller à Hangzhou par le bateau sur le grand Canal comme prévu, aussi prenons-nous le train pour Hangzhou dans l’après midi.
Arrivée à Hangzhou vers 19h. Diane essaie de calmer le jeu des nombreux jeunes chinois et chinoises qui essaient de nous attirer qui dans « leur » hôtel, qui dans « leur » taxi.
Finalement, nous décidons de prendre un bus qui va vers le centre et surtout vers le bord du lac. Surprise : Hangzhou n’a rien de la petite ville que nous imaginions ! C’est une ville de la taille de Bruxelles avec de hauts immeubles, et le bord du lac fait davantage penser à Lugano ou autre lac suisse, qu’à l’idée que nous nous faisions de la Chine. Hôtel en bord du lac, chambres après différents longs couloirs tout à fait à l’arrière.
Nous allons souper dans un petit resto ou une adolescente se montre très désireuse d’apprendre un peu d’anglais


14 juillet
Le matin, nous voyons étonnés, des groupes de taiqji, d’adeptes du sabre et autres danse de salon sur la promenade qui borde le lac.
Nous irons à 5 faire une promenade sur le lac de l’Ouest pour y visiter les différentes îles avec petits temples, petits étangs, etc.
Déjeuner sur terre ferme, dans un resto qui fait un peu Versailles…Diane parvient toujours, non sans quelques difficultés à nous commander différents plats de poulet (coupé à la hâche, merci pour les éclats d’os), porc, poisson, légumes. Le repas est généralement accompagné de bière (pitchao).


15 juillet
Nous commençons par faire 3h30 de bus pour arriver à Chanan. Là, nous avons beaucoup de bol : nous avons juste le temps d’arriver à l’embarcadère et de prendre un des deux bateaux par jour allant à Shendu.
Superbe parcours : nous traversons d’abord le Lac aux Mille Iles, par une brume qui rend le paysage assez fantomatique. Ensuite nous remontons la rivière pendant plusieurs heures, entre des collines plantées de théiers. Premiers vrais contacts avec la Chine profonde : le bateau fait du cabotage pour desservir les villages locaux, donc les passagers l’empruntent avec leurs ballots, poulets et autres.
Avec les chinois qui jettent par terre tous leurs détritus, le bateau fait assez rapidement penser à une porcherie…
Nous débarquons à Shendu en fin d’après midi et nous y trouvons facilement un petit bus, qui ne prenant pas d’autres passagers que nous, nous conduira à la petite vielle de Shexian.

Surprise : même dans ce petit bled, la chambre d’hôtel, pourtant assez simple, a l’air conditionné.
Nous soupons dans le resto de la gare routière, ensuite nous irons faire un « tour de piste » à la soirée dansante à l’occidentale qui se donne dans la salle des pas perdus de la gare routière…
Les Chinois applaudissent notre entrée !


16 juillet
Après avoir visité les maisons : anciennes de Shexian, nous partons vers le massif des Huangshan. Christian a négocié un minibus où nous nous entassons.
L’après-midi, nous visitons un Bokrijk local (maison reconstituées) et un village traversé par un canal. Nous y sommes pilotés, sous une pluie battante, par de jeunes Chinoises jolies et toujours pimpantes dans leur jolie robe d’uniforme. La pluie ne semble pas avoir d’effets sur elles ! Notre guide nous amène à la maison de thé du patelin, où l’on nous « danse la cérémonie du thé. (Thé vert, avec faflottes…Pas terrible du tout, leur thé vert…).
Le troisième village est surtout intéressant pour son magnifique temple. Très beau travail de charpentes sculptées.
A notre arrivée au Tangkou, au pied des Huangshans, nous nous apercevons que notre chauffeur essaie d’intervenir et fait chaque fois capoter les négociations que Christian tente de faire avec les hôteliers. Il vaut mieux que nous tenions le chauffeur éloigné et que nous nous débrouillons vraiment seuls. Nous dormons dans une annexe de l’hôtel, bercés par le bruit de la cascade.


17 juillet
Nous avions prévu de grimper les marches qui mènent au sommet des Huangshan. Nous sommes équipés, certains ont même acheté en supplément un imper « jetable » à 2 yuans !
Malgré cela, la pluie battante a tôt fait de nous faire changer d’avis…
En lieu et place, nous affrêtons un petit combi. Le chauffeur et la guide nous ferons visiter quelques villages du Wannan. Nous ne verrons jamais le premier, étant refoulés parce que nous n’avions pas le formulaire qu’il aurait fallu chercher à Tunxi . Programme de remplacement : un autre village, la vallée des singes et une grimpette dans la pluie pour aller voir des chutes.


18 juillet
Encore et toujours la pluie…Nous décidons de monter quand même aux Huangshan, mais par le téléphérique. Brouillard et pluie nous attendent au sommet. Depuis la promenade et les marches taillées dans le roc nous ne percevons qu’une partie du paysage. Malgré toit il se dégage pas mal de poésie de ces sommets abrupts et de ces pins tortueux qui émergent ici et là du brouillard. Les courageux du groupe se décident pour le grande balade (ils redescendront même à pied), tandis que Diane et moi partons courageusement à la chasse au tea room dans l’espoir d’y passer quelques heures au sec en écrivant nos cartes postales. Nous sommes heureusement surpris de découvrir, à côté de l’établissement populaire, un bar attenant à un hôtel première catégorie…
Après un lunch pris dans le patelin de Tangkou, nous retrouvons le reste du groupe et partons dans deux micros bus pour Tinxi.
Une fois installés à l’hôtel (avec souris !), notre première priorité est de faire laver notre linge.
On nous a dit à l’hôtel qu’il y a une blanchisserie pas loin…
Nous voilà donc partis, Diane, Jean Michel et moi.
Diane se renseigne à différentes reprises. On nous fait tourner à droite, à gauche, encore à droite…Finalement une dame nous dit de la suivre, ce que nous faisons. Surprise, elle nous conduit dans son appartement !
Nous voici donc, un verre de thé vert devant nous et notre linge sale à nos pieds, en train de discuter le coup avec cette dame et sa famille, dans un appartement tout à fait occidental et équipé d’un téléviseur grand écran, d’une chaîne hifi etc. Nos actions avancent bien, jusqu’au moment où Diane précise qu’il nous faut le linge pour le lendemain à 7heures. Là, c’est un refus catégorique. Diane ne réalisera que plus tard qu’elle lui a demandé 7 heures du matin et non pas 7 heures du soir ! Ils ont dû nous prendre pour des fous !
Nous continuons donc notre quête, on nous propose une planche pour battre le linge dans la rivière, puis on nous amène dans une épicerie et on nous montre la poudre à lessiver…
Finalement on nous conduit jusqu’à un nettoyage à sec qui accepte nos ballots. (A l’arrivée, nous constaterons avec surprise que même nos chaussettes ont été repassées !)
Nous souperons ce soir-là sur le trottoir de l’hôtel, sur la « terrasse », d’un petit restaurant ambulant.


19 juillet
Nous avons réservé un minibus et un guide pour nous emmener visiter quelques petits villages.
Dans le premier village, il y une série de 7 « paifangs », sortes d’arches que des notables, recevaient l’autorisation de se construire en remerciement pour services rendus.
Dans le deuxième village, nous entrerons dans un atelier où on extrait de l’huile pour la cuisine.
Il y a une jolie petite pagode hexagonale avec un étage dans ce village.
Nous visiterons aussi le temple des ancêtres, malheureusement fort détruit par la révolution culturelle, ainsi que l’ancienne école.

Etant donné qu’il n’y a pas l’eau courante, je préfèrerai manger quelques bananes plutôt que de manger les plats préparés dans le petit resto.


20 juillet
Nous prenons le train pour Nankin. A la gare, beaucoup de monde et beaucoup de confusion pour passer le contrôle de billets et nous rendre sur le quai…
A Nankin, nous avons décidé de loger dans le quartier du temple de Confucius, qui est un quartier très animé, très commerçant, où il y a de nombreux restos.
Christian et Jean-Michel partent à la recherche d’un hôtel. Christian fait quelques mystères et nous amènent ensuite dans un superbe palace, le Mandarin Garden Hôtel. Ils ont négocié les prix à 260 Yuans la chambre, soit moins de 1500 francs.
Après une balade dans les ruelles archi commerçantes (on trouve tout ce qu’on veut, y compris des fausses Swatch) et un tour dans le marché aux oiseaux, nous allons souper dans un resto qui fait très ‘Tintin et le Lotus Bleu’. Serveurs portant tunique et petit chapeau…
La spécialité de Nankin est un repas constitué d’un genre de « tapas » : original mais pas terrible au niveau bouffe. Cela reste un excellent souvenir, pas du point de vue gastronomique, mais pour le cadre et pour l’ambiance.


21 juillet
Le matin nous partons pour la colline Pourpre et Or où nous visiterons ce qu’il reste du tombeur de l’Empereur Hongwu. Nous aurons quelques difficultés à trouver la Voie des Esprits, bordés de 12 paires de statues d’animaux. Ce fut une matinée agréable dans la fraîcheur (relative) de l’agréable parc qu’est cette colline Pourpre et Or.
Ensuite, visite du musée de Nanjing. Très belle collection de jades, mais musée complètement poussiéreux.
Nous nous réfugions dans l’air conditionné de l’hôtel pour échapper à la touffeur de Nankin pendant les heures les plus chaudes.
En fin d’après-midi, j’irai faire un petit tour dans l’ancien quartier des plaisirs de Nankin, près du temple de Confucius. Joli mais très touristique. Et nous terminerons la journée par un pélérinage au Yangzi. Impressionnant ! Quelle largeur ! Il ne doit pas faire loin de 5 km de large. Nous le traversons puis le retraversons par le bac.
Retour dans le vieux quartier pour y souper. Nous dénichons un très bon resto (uniquement équipé de toilettes pour hommes. Quand je m’enquiers des toilettes dame, la serveuse m’indique les toilettes publiques dans la rue !)


22 juillet
Ce matin, nous nous envolons vers Kumming, la capitale de la grande province du Sud, le Yunnan. Cette ville est surnommée paraît-il la vielle du printemps éternel. La température nous paraît très agréable en effet. La ville se situe, je pense à 1800m
Nous y ferons la connaissance du fils du correspondant chinois de Diane. Luzong a 29 ans et est très sympathique. Il interprète thaï-chinois. Nous allons dîner avec lui dans un petit resto Baï, minorité ethnique à laquelle il appartient. Après le repas, Luzong nous propose d’aller jusqu’au Green Lake où il y a une exposition de luminaires, Kitsch mais rigolo.
Tout à coup, en faisant le tour de ce petit lac en pleine ville, nous tombons sur un attroupement. Y-a-t’il eu un accident ? Que se passe- t’il ? Luzong nous rassure : non, c’est comme cela tous les jeudis soirs, c’est « English Corner ». Depuis quelques années maintenant, quiconque veut pratiquer et perfectionner son anglais se rend là et converse avec n’importe qui. Inutile de dire qu’un groupe de « Blancs » supposés être anglophones comme de bien entendu, a son petit succès…Chacun de nous est harponné par des jeunes très sympas qui nous demandent d’où nous venons, ce que nous pensons de la Chine, etc…


23 juillet
A bord d’un Boeing 737 flambant neuf, nous quittons Kunming pour Dali, où vit Mr He.
L’aéroport n’existait pas encore la dernière fois que Diane a séjourné à Dali !
Mr He a réservé des chambres pour nous dans le Guest House nr 5. S’il n’y avait pas l’odeur des toilettes, devant lesquelles nous devons chaque fois passer pour aller à notre chambre, ce serait parfait. L’hôtel est bâti autour d’une cour-jardin à la végétation agréable. Ambiance relax. Pour la première fois quasiment, nous voyons des touristes occidentaux.
Nous prendrons tous nos repas pendant notre séjour à Dali dans le café de Mr He. Il est charmant. Heureux de revoir Diane et d’accueillir son groupe de « Belgian Teachers ». Il a appose un texte de bienvenue à notre intention sur la vitrine de son café.
L’après-midi, Christian et moi nous contenterons de flâner dan l’agréable petite ville de Dali.
Le soleil tape fort, nous sommes à plus de 2000 mètres, mais la température est des plus agréables. La rue principale est très jolie. On a restauré les édifices à tour de bras. Mr He nous dit que le temple sur place a été terminé en mai.


24 juillet
Nous partons en bus voir un marché dans un petit village, plus loin le long du lac Erhai.
Patelin plus authentique, moins touristique que Dali.
Une vieille femme Bai veut nous vendre un fruit que nous n’avons jamais vu, un genre de citron à pattes.
Lunch vite fait (genre de crêpe aux fines herbes) sur la place du marché. Ensuite, nous tentons de nous rapprocher encore de la rive du lac. Notre taxi nous dépose devant ce qui se révèle être un centre de loisirs. Heureusement, il n’y a quasiment pas de campeurs et nous pouvons tout à loisir, regarder le lac et les barques.
Nous repartons à pied vers le village. Agréable promenade entre des rizières, des champs de maïs, étangs à poissons etc. A mi chemin, nous prenons une carriole tirée par un cheval.
Ce soir, nous avons demandé à Mr He de nous faire préparer un repas Baï typique. Pas mal, mais ce ne sera pas notre meilleur souvenir gastronomique. Par contre nous avons beaucoup apprécié les yaourts aux fruits qu’il nous a servis au petit déjeuner. Nous en reparlerons plusieurs fois, alors que les petits déjeuners à l’occidentale nous manquent beaucoup.
Mr He nous a réservé un hôtel à Lijiang et nous munit de billets en chinois écrits de sa main, à l’intention d’un chauffeur de taxi éventuel. Il nous donne aussi un mot pour le chauffeur du bus, au cas où nous souhaiterions un arrêt pipi.


25 juillet
De grand matin, nous partons en bus pour … Jolie route de montagne.
A Lijiang, surprise. Nous imaginons que ce serait touristique puisque Lijiang a été fait patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, mais de là à trouver la foule de St Paul de Vence.
Petites ruelles bordées de maisons de bois, petits canaux dans certaines ruelles, femmes (surtout les plus âgées) en costume traditionnel Naxhi. La place centrale, très animée est occupée par un petit marché touristique.
Nous soupons dans un très chouette endroit : la cour d’un très joli guesthouse.


26 juillet
Pour échapper à la foule de Lijiang, nous partons voir un petit village à quelques kilomètres de là. Nous y visitons d’abord un temple dans le village, tandis que Christian part à la rencontre du DR Ho. Respectable vieillard à barbe blanche, le DR HO et son fils nous reçoivent devant leur « clinique ». Ils nous offrent une infusion d’herbes ; le DR HO et son fils nous reçoivent devant leur « clinique ». Ils nous offrent quantité de lettres qui leur viennent des quatre coins du monde et notamment de Belgique.
Vers midi, Marjolaine, Raymond, Jean-Michel et moi partons à pied dan la montagne à la découverte des vestiges d’un monastère. Après une heure et demie de marche dans un beau paysage, et après avoir demandé plusieurs fois notre chemin à quiconque redescendait de la montagne, nous parvenons enfin au monastère en question. En ruine, effectivement, et squattée par une famille de paysans. Ce qui nous plaît surtout, c’est le site exceptionnel dans lequel ils ont été nicher ce monastère. Quel beau paysage, quelle quiétude !
Le soir, nous allons écouter de la musique Naxhi, fortement influencée par la culture tibétaine.


27 juillet
Nous prenons l’avion pour Kunming. Petit stress au moment où nous percevons qu’il manque une carte d’embarquement. C’est Christian qui a tout simplement laissé tombé un des billets par terre au moment du check in…Christian interpelle l’employé quand, heureusement Diane remarque entre les pieds des chinois qui attendent devant le desk, le sixième billet, par terre ! Ouf.
De l’aéroport de Kunming, nous nous dirigeons vers l’hôtel où il y le bureau de tourisme qui nous échangera votre voucher contre les vrais billets de train.
Pour passer le temps, nous allons visiter le grand temple de Kunming où touristes chinois et fidèles boudhistes se mêlent. Intéressant pour ceux qui, comme moi n’ont jamais vu cela.
Au moment où nous allons rechercher nos sacs à dos à l’hôtel chic, Luzhong apparaît.
Il tenait à venir nous souhaiter un bon voyage.
J’ai trouvé la ville de Kunming agréable. Des grandes et larges avenues, des immeubles modernes et un climat très sain. Malheureusement, les constructions anciennes ont toutes disparu.
Nous prenons le train vers 17 heures. Destination Kaili, où nous devons arriver vers 7 heures, du matin. Premier contact avec les « couchettes dures ». Ce sont des compartiments de 6 donnant directement sur le couloir. Cela fait un peu wagon à bestiaux, mais se révèle quand même assez confortable. Ce qui surprend un peu, c’est que tout le reste en permanence en position couchettes, ce n’est pas comme chez nous.
Bien sûr, c’est assez bruyant, mais avec un somnifère, des boules Quiès et le masque offert par la Swissair, je passerai quand même un nuit convenable.


28 juillet
A Kaili, notre premier souci est de trouver un petit déjeuner. Christian fristouille une omelette sur le wok d’une échoppe devant la gare d’autobus.
Nous trouvons assez rapidement un bus pour nous amener à . Là nous devrons changer de bus pour arriver à Xijang en pays Miao dans le Quezhou, où nous resterons deux jours. Le paysage devient de plus en plus beau. Nous longeons une petite rivière entre des collines qui s’élèvent de plus en plus. De petits villages tout en bois se nichent dans la campagne.
Nous découvrons Xijang par le haut, entouré de montagnes dont les versants sont réellement sculptés de rizières.
Le guesthouse est relativement sommaire. Chambres très rustiques, mais surtout douches dans la même pièce que les wc, ce qui signifie qu’il est recommandé de prendre sa douche en apnée…
Nous comprenons vite qu’il ne faudra pas être trop difficile pour se nourrir. Quelques vagues boutiques avec très peu de choses (mais toujours de l’eau minérale, et toujours un congélateur. Nous achèterons un petit stock de bouteilles que nous faisons mettre au frais…). Pour le premier repas, je m’offre les œufs durs achetés en route et quelques biscuits…
Christian a acheté un poulet et l’apporte au petit resto avec l’intention de le préparer lui-même. Le resto est des plus basiques : une pièce tapissée de journaux, trois tables basses et quelques tabourets de bois. La patronne est très propre et Christian s’est dit rassuré par la visite de sa cuisine. Nous établirons là notre quartier général pour la durée de notre séjour à Xijang.
Nous sommes venus jusqu’à Xijang parce que le Lonely Planet indiquait une Fête du riz Neuf à cette date. Nous dûmes bientôt nous rendre à l’évidence : aucune fête ne se prépare. Mais nous ne regretterons certainement pas pour autant d’être venus jusqu’ici. Le paysage est certainement un des plus beaux que nous ayons vus en Chine. Et le 29 juillet, c’est le jour de marché ! Un marché haut en couleur. Il y a non seulement les vendeuses de légumes, mais on y vend aussi des petits cochons emprisonnés dans de jolis paniers allongés, des poules, canards, et autres bestioles.


30 juillet
Nous avons prévu de nous rendre à , autre village Miao. Comme il semble que ce village ne serait qu’à 5 ou 6 heures de marche de Xijang, nos quatre courageux compagnons de voyage décident de s’y rendre à pied. Christian et moi irions en bus, car je crains de n’être pas capable de faire cette balade.
La veille du départ, ce furent des négociations laborieuses avec le prof d’anglais du village qui se propose comme guide. On lui explique qu’il doit trouver 4 gars, des farmers, pour porter les sacs à dos.
Christian et moi arrivons à destination vers midi. Nous avons failli passer outre…
Nous sommes dans un très joli village. Les maisons, comme à Xjiang, sont des chalets de bois. Le village est plus joli que Xjiang parce que les ruelles y sont tellement étroites que les véhicules éventuels doivent nécessairement rester en bas, sur la route (de terre battue) qui longe la rivière. Le guesthouse est sur la place principale. Une femme nous fait comprendre qu’elle va chercher en disant qu’ils sont d’accord sur le prix, nous redescendons vers la rivière, dans l’idée d’aller nous installer sur les bancs du pont couvert qui enjambe la rivière. En attendant l’arrivée de nos amis, nous passerons quelques heures agréables en parlant avec des petites filles avec des couettes en forme de chignons, nouées de rose en observant la baignade des buffles d’eau et aussi bien sûr, en lisant des pages du livre écrit par Mr He.
Nos quatre marcheurs arrivent vers 15H30, fatigués mais satisfaits. Tous ensemble, nous montons au guesthouse. Pour faire notre toilette, ce sera la rivière, nous dit-on. Bucolique. Ce qui l’est moins, ce sont les wc : le guesthouse n’en est pas pourvu et il nous faudra donc nous résigner à utiliser les WC publics du village, à tout le moins quand il fait nuit. Se diriger à l’odeur ! Lampe de poche indispensable, mais on est partagé entre la nécessité d’éclairer et le désir de ne pas trop regarder.
Vers 17h, un groupe de touristes chinois arrive et le village se met en branle pour leur présenter leur spectacle folklorique : des vieux jouent une espèce d’énorme flûte de pan, nous revoyons les gamines aux couettes roses, il y a des danses, etc…Quand le spectacle se termine, des dizaines de dames viennent se ranger en cercle et proposent différents « souvenirs »de la minorité Miao. On nous explique que le village a reçu la mission d’accueillir les touristes.
Au guesthouse, nous avons rencontré un étudiant en anthropologie de Pékin. Il est là pour plusieurs semaines pour y faire un travail d’observation des Miao. Il propose de nous organiser un repas dans une famille.
Etant donné qu’il n’y pas d’eau courante ans le village, j’ai préféré prétexter un mal au ventre pour ne pas manger et me rabattre sur des biscuits que je mangerai au guesthouse).
Les convives sont invités par l’étudiant pékinois à faire beaucoup de bruit en mangeant pour manifester leur satisfaction…


31 juillet
Nous devons arriver à Guyang avant 5 heures pour y échanger notre voucher contre les billets de train. Nous nous mettrons en route de bonne heure. D’abord 20 minutes à pied avec nos sacs. Nous ne devrons pas attendre le bus longtemps. A Kaili, nous trouvons assez rapidement un autre bus qui devra nous conduire jusque Guyang. Nous calculons que nous devrons arriver vers 15 heures. Au lieu de quoi, nous ferons près de 7 heures de bus parce que nous sommes ralentis par les travaux de construction de l’autoroute. 7 heures dans une assez forte chaleur.
De toutes façons, circuler en bus n’est pas ce que je préfère. J’aime bien admirer le paysage et voir toute la vie de la route, piétons, carrioles,…Mais c’est à croire que les chauffeurs chinois se sentent inspirés pour effectuer un dépassement de préférence quand on approche d’un virage…
Arrivés à Guyang, Diane et Marjolaine se précipitent dans un taxi et trouvent… portes closes !
Il est passé 18 heures… Par chance un employé qui peut donner nos billets répond à leur coup de sonnette, donné un peu au hasard.
Rassurés quant au voyage du lendemain, nous partons manger du canard laqué.


1août
Ce sont 18 heures de train qui nous attendent maintenant jusqu’à Guilin !
Toujours en couchettes dures, donc pas de vraies banquettes pendant la journée. Enfin en calant l’oreiller derrières son dos, on parvient quand même à s’installer plus ou moins confortablement.
Il y des repas bien chauds qui circulent dans le train, mais cela ne me tente pas trop.
Ce seront donc des fruits et biscuits, et le soir je me ferai un bol de pâtes chinoises déshydratées. En effet, dans chaque wagon de train, il y a moyen d’avoir de l’eau bouillante (puisque les chinois boivent en permanence de thé vert).
Au cours de l’après midi, le paysage se transforme et nous donne déjà un avant goût de ce que nous verrons à Guilin.


2 août
Nous débarquons à la gare de Guilin à 3h30 du matin. Frais et dispos, cela va sans dire !
Nous nous apprêtons à devoir attendre jusque 6h le départ d’un bus pour Yangshuo, où nous avons décidé de poser notre sac à dos pour trois nuits. Heureusement, Christian nous dégote un bus qui va « partir » et nous arrivons à Yangshuo un peu avant 6heures du matin, les hôtels ne sont pas encore ouverts !
Yangshuo est un petit patelin assez sympathique le long de la rivière Lijiang. Il y a la petite ville proprement dire, avec un marché haut en couleurs (grenouilles vivantes dans les petits filets, poissons vivants, et tutti quanti). Et il y a une rue pleine de boutiques pour touristes et des cafés occidentaux, la plupart avec terrasse accueillante et certains avec e-mail.
Ce jour de notre arrivée à Yangshuo, nous ne faisons rien que nous reposer (après les nombreuse heures de voyage, c’est un peu la zone…) nous balader dans le patelin, nous arrêter dans les cafés et aussi régler la croisière sur Lijiang pour le lendemain et une balade à vélo avec le lunch dans un village pour le surlendemain.


3 août
Nous avons rendez-vous au bateau à 9 heures. C’est un bateau prévu pour accueillir 16 touristes mais que nous avons réservé uniquement pour nous 6. Nous passerons une grande partie du temps assis sur de minuscules tabourets de bois sur le pont. Environ une heure après notre départ de Yangshuo, le paysage commence à devenir intéressant. Les monts Kartsiques apparaissent comme des fantômes dans la brume. C’est très beau.
Sur le coup de midi, nous faisons escale dans un petit village où il y a un marché. Une quinzaine de sampans sont rangés le long du quai. Le soleil tape très fort et il fait très chaud.
A tel point que nous décidons tous que ce serait une folie de faire la balade à vélo prévue pour le lendemain…
Quand nous remontons à bord, le » setting » du bateau a changé. Les banquettes se font face et sont disposées de part et d’autres d’une longue table. La dame s’apprête à nous servir le repas qu’elle s’active à préparer depuis plusieurs heures. Nous avons convenu d’un prix forfaitaire, mais la dame ne lésine pas sur la quantité des plats qui nous seront servis. Et tout cela est fort bon.
Pendant que nous dînons il se met à doucher. Et comme il continue à doucher, de plus en plus fort, nous décidons d’abréger un peu la balade. Dommage pour ce qui devait être le clou de notre voyage du point de vue paysage.


4 août
Nous avons remplacé la balade à vélo, par un tour, moins sportif, il est vrai, dans le side-car de motos. Nos chauffeuses nous mènent par de petits chemins entre des rizières, après avoir finalement compris que nous n’étions nullement intéressés par des grottes de Boudha ou autres pièges à touristes…


5 août
Nous faisons nos adieux à Diane à l’aéroport de Guilin. Pour elle, ce sera les retrouvailles avec Tina et Pékin, et la route vers de nouvelles aventures ; pour nous, Shangaï et puis l’Europe.
Nous retournerons loger à l’hôtel 4 étoiles que nous avions déjà pris à notre arrivée.
La soirée est marquée par une arnaque. Ce qui se révèlera être un « rabatteur » nous conduit dans un soi-disant restaurant bon et pas cher. Pour le bon, on ne le saura jamais. Mais pour le « pas cher »…l’apéritif à lui seul nous a déjà coûté ce que nous avions payé jusque là pour un repas complet. Nous avons donc décidé de rester là. Et après une discussion tournant à la dispute avec le patron et le rabatteur, nous avons tourné les talons…


6 août
L’élément marquant de cette journée, pour moi, fut la visite du magnifique musée archéologique de Shangaï. Un des tout beaux musées du monde, pouvant certainement rivaliser avec les plus beaux musées américains. La section des bronzes y est particulièrement intéressante.


7 août
Balade dans la Concession Française. Assez décevant. Un certain esprit français dans le style des rues et des maisons. Assez cafardeux.
Après cela, retour dans le centre et ses grands magasins de plusieurs étages, où l’on se croirait davantage aux Etats-Unis qu’en Chine !
Après le souper, promenade de nuit sur le Bund, pour voir les bâtiments éclairés et l’animation du fleuve. Je m’enfuirai rapidement, tant la promenade est envahie de flâneurs


8 août
Bye bye la Chine !